Rapport d'analyse de besoins
- mariedurandfernand
- 2 déc. 2024
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 déc. 2024
[Automne 2024]
Description du travail et de ses objectifs
Si ce travail est le cœur de notre cheminement dans ce cours, ce type de rapport en milieu professionnel revêt autant d’importance. Il permet de commencer du bon pied le développement d’un projet visant l’amélioration de la performance humaine. L’analyse des besoins démontre la compréhension de toutes les facettes du contexte vécu par la clientèle et trace la voie pour les prochaines étapes, dont l’identification de solutions potentielles adaptées à la situation.
Explication des résultats et des démarches entreprises
Le contexte du projet
En début de session, nous avons commencé par identifier un problème de performance. Nous devions faire un choix parmi trois thématiques :
La désinformation alimentée par l'intelligence artificielle, notamment les deepfakes.
Les défis d’accessibilité technologique pour les personnes âgées face à la perte sensorielle.
L’intelligence artificielle générative en enseignement supérieur.
Nous hésitions entre différentes options. Dès le départ, j’ai eu le souci d’aider à trouver un problème de performance en fonction d’un groupe cible et d’un milieu auquel nous pourrions avoir facilement accès. Le 11 septembre 2024, j’ai entendu parler dans ma région d’un cas de fraude de type grands-parents où l’intelligence artificielle aurait été employée. J’ai alors pensé à une conséquence de la désinformation mentionnée dans la documentation du cours : les escroqueries financières ciblant les personnes retraitées, manipulation pour des fraudes.
Après des recherches générales, j’ai pu rapidement conclure que c'était un bon filon. J’ai également découvert que le réseau FADOQ (Fédération de l’âge d’or du Québec) avait un programme de sensibilisation à la maltraitance et aux fraudes. Une séance d’information organisée par la FADOQ – Mauricie allait bientôt avoir lieu près de chez moi. De plus, mon entourage compte quatre personnes aînées et elles étaient toutes ouvertes à prendre part au projet.
J’ai donc parlé de ces éléments avec mes collègues. Nous avons établi que, parmi les groupes cibles potentiels des trois thématiques, j’étais la seule à avoir accès à un bon nombre de personnes proches qui pourraient participer au projet. Après discussions, nous avons choisi d’aller de l’avant avec le sous-thème des fraudes envers les personnes aînées.
En cours de session, le problème de performance, et la situation idéale qui s’y est greffée, ont connu plusieurs itérations. Le but était de respecter la thématique 1 et de délimiter le cadre de notre projet afin qu’il ne soit ni trop précis, ni trop général. Voici le résultat final :
Le problème de performance : Un grand nombre de personnes aînées tombent dans le piège des deepfakes vocaux utilisés dans les fraudes de type grands-parents.
La situation idéale : Les personnes aînées se protègent et protègent les autres des deepfakes vocaux utilisés dans les fraudes de type grands-parents.
Je suis consciente que sur le marché du travail, il ne serait pas possible de faire ce genre de changements. Cette expérience pratique m’aidera assurément à bien définir ces deux éléments au début d’un projet futur.
Pour ce qui est de notre clientèle, nous avons pesé le pour et le contre concernant le milieu à cibler : un centre d’hébergement pour personnes âgées ou un organisme comme la FADOQ. Après plusieurs discussions, nous avons conclu que la deuxième possibilité serait plus optimale, considérant que la FADOQ présentait déjà une préoccupation reliée aux fraudes envers les personnes aînées.
La méthodologie
Le choix du modèle d’analyse systémique de Swanson s’est rapidement imposé. En effet, il a contribué à bien orienter nos recherches en raison de sa polyvalence pour aborder tout contexte. De mon côté, j’aime sa structure de questions de réflexion. Swanson permet de s’interroger sur la perspective de l’organisation, du processus, de l’équipe et de l’individu sur les thèmes suivants : la mission/le but, le design du système, la capacité, la motivation et l’expertise.
La recherche documentaire a occupé une place importante dans notre travail. J’ai approfondi mes recherches générales de départ et j’ai créé un document commun de références pertinentes par catégorie (ex. conseils de prévention, deepfakes vocaux, etc.). La recherche est une de mes plus grandes forces, alors j’ai réussi à rassembler un bon bassin d’informations, particulièrement pour les sections sur le contexte du projet et le portrait du public cible.
Je suis aussi allée à la séance d’information sur la maltraitance et les fraudes de la FADOQ-Mauricie afin d’observer son déroulement et trouver des idées pour alimenter le contexte de notre clientèle fictive.
Nous avons également élaboré ensemble des questions de sondage pour notre échantillon de quatre personnes aînées. Nos trois thèmes étaient la technologie, les connaissances en matière de sécurité et l’expérience de la personne et de son réseau. Nous avons choisi la formule des questions à choix de réponses, mais avec possibilité de préciser la réponse donnée. Ainsi, nous avons pu obtenir des résultats à la fois quantitatifs et qualitatifs. Je me suis chargée de visiter les personnes aînées et de leur poser nos questions oralement.
La rédaction et les rétroactions
Nous avons partagé entre nous les sections à rédiger, mais l'entraide dans ce processus était importante pour moi. Les rétroactions de notre professeure et de nos collègues du cours ont aussi apporté un éclairage différent qui a enrichi la version finale de notre rapport.
Défis et solutions : commentaires et réflexions
Communiquer ou non avec la FADOQ?
Nous avons eu des échanges d’équipe sur ces deux options : 1) contacter la FADOQ – Mauricie afin de sonder leur intérêt à faire partie de notre projet, ou 2) s’inspirer de la FADOQ pour élaborer une clientèle fictive. À ce moment-là, nous étions déjà à la dernière semaine de septembre : le temps que nous avions d’ici la date de remise du rapport d’analyse de besoins était de plus en plus limité, et nous ne savions pas à quelle date nous allions recevoir une réponse de l’organisme. Nous avons donc choisi l’option 2.
La recherche sur le contexte du projet, les ressources existantes et le besoin d’affaires
J’ai fait des recherches exhaustives sur Internet pour repérer des documents officiels présentant des statistiques de 2023 ou de 2024 sur les fraudes de type grands-parents au Québec et au Canada. Je n’ai pu obtenir que des données canadiennes de 2022 du Centre antifraude du Canada, ce qui donne tout de même un aperçu de l’ampleur du phénomène. J’ai également exploré le Web pour trouver des articles scientifiques ou des rapports officiels sur les deepfakes vocaux et les fraudes par téléphone visant les personnes âgées. Il semble avoir un corpus de recherches limité sur la fraude téléphonique visant les personnes aînées, et celles qui se penchent sur ce sujet se concentrent beaucoup sur le télémarketing. Quant aux deepfakes vocaux, il s’agit d’une problématique récente pour laquelle peu de ressources existent. Grâce à ma détermination, j’ai réussi à dénicher des références solides. J’ai aussi trouvé plusieurs sources sur la protection des personnes aînées contre les fraudes de type grands-parents.
Pour ce qui est du besoin d’affaires, il a été plus difficile à étoffer que je ne l’avais anticipé. Avec l’aide de notre professeure, nous avons conclu que le besoin le plus approprié serait de contenir les dépenses. Lorsqu’est venu le temps de le décrire, nous avons réalisé que l’organisme sur lequel nous nous basions pour notre mandataire fictif, la FADOQ, n’avait pas de service ou de département qui aurait pu constater le problème de performance choisi. Comme solution, j’ai donc pensé trouver un autre organisme réel qui pourrait également inspirer notre clientèle fictive. Dans le répertoire de ressources de la FADOQ sur la fraude, je suis tombée sur une référence au CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels), qui offre notamment un service d’accompagnement pour les victimes de ce crime. J’ai alors suggéré que notre organisme fictif soit un hybride entre la FADOQ et le CAVAC.
Le modèle de Swanson vs notre mandat fictif
Adapter le modèle de Swanson à notre projet a été quelque peu ardu en raison de notre contexte fictif. Ainsi, nous avions seulement la recherche documentaire pour décrire notre organisation et l’équipe. Nous avons tout de même pu nous baser sur certains éléments d’information pour donner du réalisme au portrait brossé dans le rapport. Du côté du processus, il a notamment été nourri de mes notes d’observation à la séance d’information sur la maltraitance et les fraudes de la FADOQ – Mauricie. Pour ce qui est de l’individu, nos recherches en ligne et nos sondages nous ont offert beaucoup de matériel.
Le questionnaire de sondage
Peu de temps avant de réaliser les sondages, je me suis rendu compte que plusieurs de nos questions présentaient plus d’un sujet. Cela aurait été déstabilisant pour les personnes sondées, car elles auraient hésité sur quelle sous-question répondre. De notre côté, cela aurait faussé nos résultats si nous n’avions pas obtenu une réponse claire par sous-question. Afin d’éviter ce problème, j’ai bâti mon document de prise de notes avec des rappels à chaque question problématique de poser les sous-questions une à la fois. J’ai aussi ajouté des espaces pour noter les réponses à toutes les sous-questions. Cela a très bien fonctionné.
Compétences mobilisées, renforcées et développées
J’ai aiguisé mes habiletés de recherchiste afin de trouver des informations pour l’étude d’une problématique qui en est à ses balbutiements.
J’ai pu mettre à profit mes talents de réviseure linguistique.
J’ai appris à développer une pensée systémique. À divers moments du projet, je me suis demandé si je tenais bel et bien compte de l’influence de tous les facteurs pour résoudre une situation donnée, que ce soit pour le travail sur le problème de performance ou pour les interactions entre les membres de notre équipe. Une lecture incontournable a été le Guide de la recherche-action, la planification et l’évaluation participatives de Jacques M. Chevalier, Daniel J. Buckles et Michelle Bourassa (SAS2 Dialogue, 2013), recommandée par notre professeure.
J’ai également découvert plusieurs modèles théoriques qui guident la pratique en technopédagogie. Il y en a un qui m’a particulièrement marquée : le Learning-Transfer Evaluation Model (LTEM) de Will Thalheimer. Il vient apporter des précisions au modèle de Kirkpatrick, notamment en faisant la différence entre la signifiance des évaluations des connaissances, de la prise de décision et de l'accomplissement d'une tâche. Je compte utiliser le modèle LTEM comme aide à la tâche afin de me rappeler, entre autres, l’importance d’évaluer la performance du groupe cible dans une situation la plus authentique possible.
J’ai amélioré ma capacité à mieux tirer parti d’un processus d’apprentissage par l’expérience. J’ai testé des idées afin d’obtenir des commentaires de mes collègues ou de notre professeure. Les rétroactions positives m’ont aidée à prendre confiance durant ce cours où j’ai été exploré plusieurs nouveautés.
Utilisation de l’IA
Nous avons utilisé ChatGPT pour nous aider à resserrer la formulation de nos questions de sondage, puis nous avons remodifié le résultat pour que les questions conviennent mieux à nos besoins.
J’ai de solides compétences en rédaction, mais un de mes défis personnels est de dire plus avec moins de mots. ChatGPT m’a donc épaulé pour rendre mon contenu plus concis. J’ai également aimé consulter ce robot conversationnel pour les passages du rapport demandant l’emploi d’un langage plus diplomatique.
Leçon apprise
La proactivité est toujours gagnante pour réaliser un projet et affronter les défis.
Synthèse
